Ruisseau pollué par hydrocarbures : comment limiter la douloureuse
Petit déversement, grosse douille!
Un incident de pollution, par principe pour le donneur d’ordre, c’est déjà hors budget… Si la réponse apportée pour résoudre le sinistre n’est pas adaptée, même pour un faible déversement, le trou dans l’enveloppe risque de piquer !
Dans le cas d’un ruisseau pollué par hydrocarbures, par exemple, un certain nombre de paramètres permet de déterminer la solution appropriée :
en fonction de la source, des risques (cibles), de la configuration des lieux (accessibilité, débit, profondeur du cours d’eau, …), la nature et de l’ampleur du déversement, l’importance de la zone impactée, la présence de végétation/macrodéchets, les conditions météo…
Ruisseau atteint par un déversement de fioul
Pompage des hydrocarbures : bien analyser la situation
Pour un déversement peu important, bien confiné, sur un ruisseau pollué accessible, un pompage par véhicule hydrocureur – réflexe classiquement mis en œuvre, est bien souvent suffisant.
Pour une intervention sur une surface plus étendue, le pompage peut rapidement devenir exorbitant pour bien des raisons1. Pour le bien-être de l’environnement et du porte-monnaie, des alternatives méconnues sont alors à envisager. Certaines sont parfois même très simples de mise en œuvre.
A titre d’illustration, sur ce sinistre largement médiatisé, impliquant un déversement d’un bidon de 20L d’huile de vidange sur 200m d’un affluent de la Sarthe, nous avons été sollicités après 3 jours de pompage. Après 3 jours de pompage, l’hydrocureur pompait encore… et encore… pour un coût final que nous estimons à vue de nez à une petite dizaine de milliers d’euros. Et il semblait en rester tout autant sur le plan d’eau.
La faute à personne, la Collectivité donneur d’ordre n’étant pas initiée aux techniques de dépollution, et l’entreprise d’hydrocurage ne faisant que répondre à une demande de pompage.
Simple épandage d’absorbant naturel
Toujours est-il que ce sinistre a pu être soldé par un simple épandage/ramassage d’absorbant naturel oléophile, pour un montant avoisinant le millier d’euros. La météo aidant, la pluie a permis de rincer les berges naturellement.
Dans ces conditions, la pilule est déjà plus digeste.
Le brunissement démontre l’absorption et la dégradation en cours du polluant
Protection de l’aval du ruisseau pollué
Sur les cours d’eau étroits, peu profonds et de faible débit, l’aval peut être protégé par un ouvrage filtrant. La pollution s’accumule en amont du barrage, seule l’eau filtrée ressort en aval.
Ouvrage filtrant : l’eau courante ressort déchargée du polluant flottant (photos retouchées pour des raisons de confidentialité)
L’opportunité de réaliser ce type d’aménagement sur un ruisseau pollué par hydrocarbures tient à un ensemble de conditions, notamment météorologiques. Il est particulièrement indiqué lorsque l’on n’a pas de visibilité sur le flux de pollution à venir (si la source inconnue par exemple) : comparé à un barrage manufacturé, il offre globalement une meilleure sécurité dans la durée.
Rinçage des berges polluées
Sa conception particulière nous permet par ailleurs de réaliser, en l’absence de pluie, un flushing en toute sécurité. Véritable alternative au curage des rives, cette manœuvre permet de rincer les berges et ramener la pollution parfois très étalée vers le barrage, tout en maintenant l’environnement dans son état naturel. Là, c’est la nature qui vous dit merci.
Des précautions doivent impérativement être prises pour réaliser ce type d’opération au risque d’aggraver la pollution. Le barrage doit notamment être dimensionné en fonction de la météo.
Système D, la tonne à lisier!
Traitement CMIC-QE du ruisseau pollué
Si le déversement est important, nous associons cette technique à un traitement CMIC-QE sur les lieux de l’accident, de manière à limiter à l’extrême le volume de déchets à évacuer.
Combinaison d’une filtration ad hoc et d’un traitement CMIC-QE
Le dimensionnement de l’artillerie dépend bien sûr des circonstances et de l’envergure de la pollution.
Version carrossée de la remorque de dépollution CMIC-QE, denier petit bijou d’AMA DEPOL
Pas simple d’y voir clair quand on n’est pas du métier… L’assistance téléphonique AMA DEPOL, disponible 7/7, vous renseigne amicalement sur les solutions de dépollution adaptées à votre situation. Vous pouvez nous contacter sur notre numéro vert Urgence Pollution, quelle que soit l’importance du déversement.
(appel et service gratuit)
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1 En particulier :
- L’eau est aspirée par priorité par rapport au polluant dont la densité est inférieure
- Le positionnement du tuyau sur le fil d’eau (où flotte la pollution) se fait manuellement. Pesant son poids, il est à la longue tenu tantôt trop haut, tantôt trop bas – allégeant encore le ratio polluant/eau du flux aspiré.
- La capacité à mobiliser le fil d’eau d’un hydrocureur reste limitée sur une surface de l’ordre d’1 ou 2m autour de la tête du tuyau d’aspiration.
- De ce fait, c’est généralement un flux très peu chargé en hydrocarbures qui est recueilli, et la masse de déchet à évacuer en centre de traitement est largement démesurée par rapport à la quantité de polluant perdu dans la nature.
Pour en savoir plus, consultez notre page relative au pompage des hydrocarbures.