
Cave inondée : Que faire en cas de pollution aux hydrocarbures ?
Un récit aux airs de science-fiction,
mais sans fiction
Avertissement : Toute ressemblance avec des faits réels ne serait absolument pas fortuite et en aucun cas le fruit d’une pure coïncidence.
Caves inondées, fioul en vadrouille : chronique d’un immeuble qui en a plein le nez
Voilà plus d‘un mois que cet immeuble de caractère est envahi d’une odeur de fioul difficilement supportable. De la mémoire des doyens de la copropriété, la cave inondée habituellement en période de crue, n’a jamais connu ce niveau d’engorgement.
Coup de malchance, une vieille cuve à fioul abandonnée, découverte derrière un mur de parpaing, a fini par basculer.
Il n’y avait pourtant qu’une centaine de litres au fond de cette cuve oubliée. Ça suffit pour rendre la vie invivable. Des réveils intempestifs au milieu de la nuit avec le besoin urgent d’aérer. Bien sûr, les inondations, ça se passe rarement à la belle saison… Ceux qui n’ont pas quitté les lieux alternent entre froid qui pique et fioul qui rend fou.
Ecrémage, dégraissage, lessivage et autres trucs en age
18 février – La commande pour la phase 1 du grand ménage est passée. La phase 1 consiste à supprimer la source des odeurs : écrémage des eaux et dégraissage des murs souillés. Une action sur les odeurs en première intention serait en effet inefficace, les odeurs reviendraient immédiatement.
19 février 7h – On décale pour intervention.
Manifestement, on est attendus !
Abstraction faite de cette ambiance étouffante, le spectacle, digne d’un film catastrophe, vaut le coup d’œil. Quelques marches desservent une centaine de m² engloutis, différents couloirs et pièces voutées dont le niveau d’eau est presque aussi haut que le plafond est bas. Un mélange artistique de fioul en cours de décomposition et de peinture bleu grec surnage une eau quasi transparente.
Il faut pomper tout ça, mais pas n’importe comment. Sans précaution, le polluant risque de tartouiller les murs et d’imprégner le sol de terre battue. Pour ne pas aggraver la pollution, on s’attaque donc d’abord au flottant, puis on dégraisse une première fois les murs, on abaisse le niveau, et enfin on dégraisse à nouveau les murs.
Confinement de la pollution
Simplement, si on attend que l’écrémeur fasse le boulot, on peut y rester un certain temps… Et nous malheureusement, on n’est pas très patients. La légende dira que c’est la marque d’un bon urgentiste ! Il va falloir déplacer la nappe de fioul et la concentrer autour de l’équipement
Parure du guerrier signée AMA DEPOL : lunettes classy, cuissardes et combi caoutchou, accessoires apocalyptiques, voilà comment mettre du chic dans la Dépol !
Opération confinement
On croirait ça presque fastoche!
Après 2-3 ajustements néanmoins… D’abord, parce que dans cette souricière, quand on sort la pollution d’une pièce, elle se carapate dans une autre. Bricolo bricolette, des barrages de fortune vont faire l’affaire.
Ensuite, parce que la chasse au fioul dans le noir, courbé en 4 et attifé comme E.T., ça reste sportif!
Cela étant, on prend rapidement le dessus sur la pollution.
– Après –
Le mystère de la peinture bleue est même levé : un stockage sauvage dans la cuve à fioul
Pompage des eaux
Puis, à la demande de la Copro, on pompe intégralement la cave, afin d’essayer de comprendre la raison de son immersion.
Bien sûr, pour éviter l’évacuation en filière agréée de 60m3, on traite le bouillon sur place. Ce seront seulement 1.5m3 qui seront transférés en centre de traitement.
Dégraissage des murs souillés de fioul
Une fontaine clandestine
Petite cerise sur le gâteau, on a trouvé la coupable, aux allures de Manneken Pis.
Quand on y pense, si petite pour autant de conséquences…
Fin d’intervention
19 février 20h, Opération bouclée. E.T. vouloir prendre une douche ou 2. Peut-être même 3 d’affilé…
Et dire merci à Copro pour accueil sympathique !